Charlestine à la une !

Voilà , un de nos clients Charlestine a les honneurs cette semaine du parisien, ça fait plaisir

Par Olivier Bureau, Le Parisien, 11 décembre 2016

Clichy. Xavier Barthélemy transforme des postes de radio des années 1930 à 1960 en enceintes Bluetooth.

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«Bzzz… Ici Londres… Bzzz… » Grâce à Xavier Barthélémy les antiques postes de radio font de la résistance. A 33 ans, le jeune homme rachète les vieilles TSF et autres postes des années 1930 à 1960 et les transforme en enceintes Bluetooth high-tech. Basée dans une pépinière d’entreprises de Clichy, sa société Charlestine est née il y a tout juste un.
Dans son atelier, il ne s’agit pas de surfer sur la vague vintage mais bel et bien de donner une nouvelle vie à de beaux objets. Après une école de commerce et de marketing, Xavier Barthélémy s’est spécialisé dans le « web digital » pour un grand groupe. « Ce n’était pas totalement satisfaisant, se souvient-il. J’avais envie de donner du concret, du sens à mon quotidien, de travailler avec mes mains. » En décembre 2014 ce fan de musique a l’idée, lors d’une soirée chez des amis, de dissimuler des enceintes modernes mais peu esthétiques dans la carcasse d’une vieille radio. C’est le déclic. Quelques mois plus tard, Charlestine est sur « on ». « Le nom est un clin d’œil au charleston, cette musique qu’on écoutait sur ce genre de poste », précise-t-il.

Au fil des mois, la passion pour ces postes grandit. « J’ai appris seul à les restaurer, les démonter, remplacer les pièces d’origine par des enceintes Bluetooth. Ces postes sont fascinants. On leur doit le respect. Tous ont des histoires incroyables. » A l’évocation de ces « bébés », Xavier s’anime. « Ces postes ont transmis des messages codés pendant la guerre quand même. A l’époque la radio était une vraie révolution. Chaque poste est fait de pièces quasi uniques. J’aime tout chez eux : la forme, la décoration en marqueterie… Ce sont de véritables œuvres d’art. » Et de rappeler que pendant ces quelques décennies, une poste de radio était un investissement comparable à une voiture aujourd’hui. « Le poste était au centre de l’habitation. Moi, je vends de l’histoire, pas seulement des enceintes branchées », assure-t-il.

Dans son atelier quelques dizaines de radios encore poussiéreuses attendent la main experte du chirurgien. Le reste du temps, en veille constante, Xavier Barthélémy écume les brocantes et les sites marchands. Il ne parle pas de les « récupérer » mais de les « sauver ». Près de 60 radios ont ainsi évité la déchetterie ces douze derniers mois. Des trésors sommeillent parfois au fond des greniers depuis un demi-siècle. Au moment d’ouvrir la bête, Xavier est submergé par un mélange d’excitation et d’appréhension. « Je ne sais jamais ce que vais y trouver, comment y est organisé l’espace. C’est aussi un défi technique. Plus c’est compliqué, plus je dois être inventif », poursuit-il avec gourmandise. Ce jour-là, c’est une épaisse couche de poussière qu’il met à jour. « Des fois on tombe sur des araignées et même un jour sur une souris morte ! » Une intervention lui demande une vingtaine d’heures de travail.

Chaque exemplaire est vendu en moyenne entre 550 et 690 €. Un beau cadeau, pas donné certes, mais finalement pas plus cher qu’un iPhone dont l’espérance de vie est nettement plus courte. « Quand je vends un poste j’ai toujours un petit pincement au cœur, ajoute Xavier en couvant des yeux un Ducretet-Thomson de 1956. J’espère que le client prendra autant soin de la pièce que je lui en ai donné. Je refais passer ces radios de la cave au salon ! » Ses œuvres sont notamment distribuées chez The Conran Shop à Londres et Paris.

Renseignements et listes de points de vente sur www.charlestine.fr

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Du travail d’orfèvre…. LP/O.B.
Le première ouverture d’un poste est toujours un moment d’émotion pour Xavier Bathélémy. LP/O.B.

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