Dépasser l’isolement du chef d’entreprise

Début Novembre la BPI a communiqué sur une étude qu’elle a fait réaliser à propos de l’isolement des chefs d’entreprise français. Le lien se trouve en bas de page.

Cette étude est pour nous intéressante car elle croise un certain nombre de constatations que nous avons pu faire sur les motivations qui amènent des chefs d’entreprise à venir chez nous et sur certains comportements que nous avons pu observer au cours de 10 années d’hébergement et d’accompagnement de petites entreprises.

Il est à  noter que l’étude couvre la population de dirigeants,  qu’ils soient créateurs, repreneurs, dirigeant-salariés… et ceci pour des entreprises allant de la TPE à l’ETI.

SOLITUDE ET ISOLEMENT

le rapport rappelle le distingo entre la notion de solitude et d’isolement en rappelant un passage du livre 3, paragraphe XXII des entretiens d’Epictète :

Tu te plains de la solitude. Qu’appelles-tu être seul ? Est-ce être hors du commerce des hommes, ou être dénué de tout secours ?

et c’est bien ce sentiment de non-recours possible, présent chez certains chefs d’entreprise (entre autre), que l’étude détaille.

LES CAUSES DU SENTIMENT D’ISOLEMENT

Au delà des effets de l’exercice du  pouvoir, des responsabilités et de la difficulté à comprendre et à se situer dans  un environnement complexe et incertain,  premières causes du sentiment d’isolement, trois autres causes sont mises en avant :

la faible reconnaissance et valorisation sociale du « métier » de dirigeant

-notamment par les pouvoirs publics, l’entourage, la famille et (nous rajoutons : les grandes entreprises fournisseurs de services basiques électricité, télécom ainsi qu’un certain nombre de grands prestataires sociaux)

les difficultés de recrutement

-la nature précise de ces difficultés est peu abordée dans l’étude, mais cette difficulté semble s’accroître  avec la taille de l’entreprise

le manque de soutien et de relais

-à l’extérieur comme à l’intérieur de l’entreprise

Il est également à noter que ce sentiment d’isolement qui est vécu à plus de 70% comme nuisant à l’exercice du métier de dirigeant (d’après les études américaines) est prévalent chez toutes les catégories de dirigeants quelle que soit la situation familiale de celui ou celle-ci et la taille de l’entreprise dirigée.

Les résultats de l’entreprise influent cependant sur l’intensité du  sentiment d’isolement : moins ça va et plus l’entrepreneur se sent isolé !

DES PISTES POUR DÉPASSER CE SENTIMENT ET CETTE RÉALITÉ DE L’ISOLEMENT

L’étude montre également que si les femmes dirigeantes se sentent autant voir un peu plus isolées que les hommes (50% contre 45%) la façon dont elles vont faire face à cet isolement semble assez différenciée:

-48% d’entre elles (contre 35% chez les hommes) vont faire appel à des conseillers extérieurs

-27% d’entre elles vont se former (17% pour les hommes)

-14% vont se faire accompagner (8% pour les hommes)

Il est pour nous intéressant de voir que l’étude reflète bien les tendances que nous observons tous les jours chez nos clients :

Une des premières raisons de la venue  et du séjour d’entrepreneurs au sein de nos espaces est la recherche d’un entourage social et professionnel. Les clients restent parce que c’est très important et que cela fonctionne.

En ce qui concerne la notion de conseil, c’est plus compliqué et il n’est parfois pas facile pour un dirigeant de partager ses questionnements et  angoisses. Cela se produit cependant ! Pas avec tous les entrepreneurs mais avec certains, notamment à travers le fait que la combinaison de solutions d’hébergement physique et d’accompagnement que nous proposons dédramatise le recours au conseil ou à l’avis extérieur. Les échanges et avis font partie du quotidien de chacun et c’est beaucoup plus facile ainsi.

Dernier point : Au delà de l’aspect social, beaucoup d’entrepreneurs trouvent également conseils, soutien et avis extérieurs parmi leurs pairs qui séjournent chez nous et c’est entre autre pour cela que l’on peut parfois parler de communauté.

Lien vers l’étude BPI