Un peu de compta, pour changer !

formulaire TVA

Un petit mot sur une modification qui sera effective au premier janvier 2018 sur les logiciels de gestion commerciale et de comptabilité suite aux dispositions de la loi dite anti-fraude TVA (modification de l’article 286 du code général des impots).

Donc, le but de la loi est de sécuriser la remontée du CA des entreprises vers l’administration et de sécuriser ainsi la recolte de TVA. Pour celà, les éditeurs de logiciels doivent se plier à un certain nombre de modifications dans, notamment, le système de numérotation des factures qui ne doit plus comporter de ruptures et qui dans la mesure du possible doit faire correspondre ordre de numérotation et ordre chronologique. Il s’en suit une rigidification significative du système de facturation.

Par exemple, on ne pourra plus éditer un peu avant la fin du mois N des factures datées du début du mois N+1 ! C’était commode car cela permettait à des petitres entreprises d’anticiper la production de factures et à leurs clients de bien être au courant de ce qu’ils allaient devoir payer…Je rapelle que les retards de paiements sont une des causes majeures de la défaillance d’entreprises et que la rentrée des règlements est un combat permanent des TPE, que ce soit avec des petits clients, des très grands et évidemment avec les administrations qui s’accordent les plus grandes libertés avec les délais de paiements.

Comme autres type de conséquences on a, par exemple, l’impossibilité d’annuler des factures en cas d’erreurs (il faut produire logiquement un avoir, mais parfois si la ou les factures n’ont pas été envoyées, c’est très pratique de pouvoir annuler et cela évite la multiplication des écritures), le reste se decouvre au fur et à mesure des modification du logiciel comptable…

Enfin voilà : tout un tas de choses qui transforment progressivement l’outil comptable (à la base aussi un outil de gestion de l’entreprise) en simple outil de reporting fiscal. C’est très dommage !

De notre expérience d’accompagnement des petites entreprises, il était déja très difficile de faire que les TPE s’intéressent à la gestion et de leur faire comprendre que la comptabilité n’était pas seulement l’affaire des comptables. Ces modifications, sans doute utiles à l’administration fiscale (mais qui auraient sans-doute pu être gérées autrement), risquent encore d’éloigner les chefs de très petites entreprises de la comptabilité et d’augmenter encore les risques de défaillances.

Le métier de chef d’entreprise ne se simplifie pas 🙂